Les règles douloureuses, appelées dysménorrhée en termes médicaux, sont un problème très courant qui touche jusqu’à 90 % des femmes en âge de procréer. Parmi elles, environ 40 % souffrent de douleurs modérées à sévères.
Ces crampes abdominales – parfois accompagnées de maux de dos, de tête ou de nausées – peuvent perturber la vie quotidienne. Il est souvent dit que “c’est normal d’avoir mal pendant les règles”, mais vous n’avez pas à souffrir en silence : il existe des solutions efficaces pour soulager ces douleurs. Dans cet article, nous vous expliquons quoi faire en cas de règles douloureuses, avec des conseils concrets validés par des experts de la santé.
Comprendre les douleurs menstruelles (dysménorrhée)
Pendant les règles, l’utérus produit des substances inflammatoires appelées prostaglandines, qui provoquent des contractions musculaires de la paroi utérine. Ce sont ces contractions qui entraînent la douleur menstruelle.
Lorsque ces douleurs ne sont pas liées à une maladie particulière, on parle de dysménorrhée primaire (c’est le cas le plus fréquent). En revanche, si les règles douloureuses sont dues à une affection gynécologique sous-jacente (comme l’endométriose, qui concerne environ 1 femme sur 10, on parle de dysménorrhée secondaire.
Ainsi, des règles très douloureuses ne sont pas “normales” dans certains cas et peuvent révéler un problème médical. Si vos douleurs sont inhabituellement intenses, invalidantes ou s’accompagnent d’autres symptômes, il est important d’en parler à un professionnel de santé (voir plus bas quand consulter).
Dans la grande majorité des cas cependant, les douleurs de règles peuvent être soulagées par des mesures simples.
Comment soulager les règles douloureuses ?
Heureusement, il existe plusieurs moyens de calmer les crampes menstruelles et de retrouver un meilleur confort. Voici les conseils à suivre en cas de règles douloureuses :
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Prendre un antalgique dès que la douleur commence : Dès les premiers signes de crampe, vous pouvez prendre un médicament antidouleur. Les plus efficaces sont les anti-inflammatoires non stéroïdiens (AINS comme l'ibuprofène) car ils diminuent la production de prostaglandines, responsables des crampes.
Pour un effet optimal, n’attendez pas que la douleur s’installe : le traitement agit mieux s’il est pris le plus tôt possible dès l’apparition des symptômes.
Respectez la dose maximale recommandée et les contre-indications (demandez conseil à votre pharmacien ou médecin au besoin). Si vos douleurs ne sont pas soulagées malgré un traitement bien suivi, consultez un médecin.
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Appliquer de la chaleur sur le ventre ou le dos : La chaleur est votre alliée pour soulager les crampes. Placez une bouillotte chaude sur le bas-ventre ou en bas du dos, ou prenez un bain (ou une douche) chaud. La chaleur aide à détendre les muscles utérins et à calmer la douleur.
Des études ont confirmé que la thermothérapie (chaleur locale) réduit significativement la douleur des règles par rapport à l’absence de traitement.
C’est une méthode naturelle, sans effet secondaire, que vous pouvez utiliser aussi souvent que nécessaire pour vous soulager.
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Faire des exercices doux : Bouger un peu peut aider à atténuer la douleur. Cela peut sembler difficile sur le moment, mais une activité physique légère stimule la circulation sanguine et la libération d’endorphines (les hormones antidouleur naturelles).
Une revue Cochrane a montré que l’exercice régulier, qu’il soit doux (yoga, étirements) ou plus intense (aérobic), réduit nettement l’intensité des douleurs menstruelles comparé à l’absence d’exercice.
Si vous le pouvez, essayez de marcher quelques minutes, de faire du yoga doux ou des étirements du dos et des jambes. Adaptez l’effort à votre état (même une courte promenade peut apporter un soulagement). L’objectif est de ne pas rester complètement immobile, car la sédentarité peut accentuer les crampes.
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Se détendre et réduire le stress : Le stress et la fatigue ont tendance à amplifier la perception de la douleur. Essayez de vous reposer dans un environnement calme. Des techniques de relaxation comme la respiration profonde, la méditation ou simplement écouter de la musique douce peuvent vous aider à relâcher les tensions.
Vous pouvez également effectuer de légers massages du bas-ventre avec la paume de la main, en faisant des mouvements circulaires, pour apaiser les spasmes utérins.
Par ailleurs, évitez les facteurs connus pour aggraver les crampes : par exemple, le tabac est déconseillé, car il peut accentuer les douleurs menstruelles. Essayez donc de ne pas fumer durant cette période (une raison de plus d’arrêter de fumer si possible).
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Tester le gingembre pour soulager les crampes : Le gingembre est un remède naturel traditionnel contre les douleurs menstruelles, et des études scientifiques récentes confirment son efficacité. Une méta-analyse a conclu que le gingembre en poudre est plus efficace qu’un placebo pour atténuer la douleur des règles, et qu’il serait aussi efficace que les AINS pour réduire l’intensité des symptômes.
Vous pouvez consommer le gingembre sous forme d’infusion (par exemple en faisant infuser du gingembre frais râpé dans de l’eau chaude avec du citron et du miel) ou en gélules de poudre de gingembre (disponibles en pharmacie/herboristerie).
Commencez dès le début des douleurs pour un meilleur effet. Le gingembre ayant une action anti-inflammatoire et antispasmodique naturelle, il peut vous apporter un soulagement notable sans effets indésirables majeurs.
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Adopter une alimentation anti-inflammatoire : Sur le long terme, améliorer vos habitudes alimentaires peut contribuer à réduire l’intensité des règles douloureuses.
Les recherches suggèrent qu’un régime pro-inflammatoire (trop riche en sucres, en graisses saturées, aliments ultra-transformés, viande rouge, etc.) favorise la libération excessive de prostaglandines, ce qui amplifie les crampes utérines.
À l’inverse, suivre une alimentation anti-inflammatoire riche en fruits et légumes, en céréales complètes et en “bonnes graisses” (notamment les oméga-3 présents dans les poissons gras, les noix, les graines de lin…) est associé à moins de douleurs menstruelles.
Quand consulter un médecin ?
La dysménorrhée ne doit pas être banalisée lorsque la douleur devient très intense ou inhabituelle. Il est recommandé de consulter un médecin (généraliste ou gynécologue) dans les situations suivantes :
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Douleurs rebelles aux traitements : si vos règles restent très douloureuses malgré la prise d’AINS ou d’antidouleurs usuels, ou si les douleurs s’aggravent au fil du temps (par exemple, des règles auparavant tolérables deviennent de plus en plus pénibles).
De même, si des règles qui n’ont jamais été douloureuses commencent à l’être fortement à l’âge adulte, il faut en chercher la cause médicale.
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Douleurs accompagnées de symptômes anormaux : si vos crampes s’accompagnent de fièvre, de vertiges, de nausées/vomissements importants, de pertes vaginales inhabituelles (écoulement anormal), de saignements en dehors des règles ou de douleurs lors des rapports sexuels, ce n’est pas normal.
Ces signes peuvent évoquer une infection ou un autre problème (par ex. l’endométriose ou une autre pathologie gynécologique) nécessitant une prise en charge spécifique.
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Impact sur la vie quotidienne trop important : si la douleur est telle qu’elle vous oblige à manquer l’école, le travail ou vos activités courantes de manière répétée, il est impératif de consulter. Des absences scolaires ou professionnelles fréquentes à cause des règles douloureuses doivent alerter.
Un médecin pourra vous proposer des solutions plus fortes (traitement hormonal comme la pilule contraceptive, antidouleurs plus puissants, examen pour dépister une cause secondaire, etc.) afin d’améliorer votre qualité de vie.
En résumé, avoir mal pendant les règles n’est ni une fatalité ni un sujet tabou. De nombreux moyens existent pour prévenir et soulager les règles douloureuses.
En appliquant ces conseils – prise d’un traitement adapté dès les premières douleurs, chaleur, détente, activité physique, remèdes naturels et alimentation équilibrée – la plupart des femmes parviennent à mieux vivre cette période du mois.
N’hésitez pas à combiner plusieurs approches (par exemple, un anti-inflammatoire et la bouillotte, ou du yoga et une tisane de gingembre) pour maximiser le soulagement.
Ne tardez pas à demander un avis médical si la douleur devient ingérable ou inhabituelle : un professionnel pourra évaluer la présence d’une éventuelle cause sous-jacente et vous aider à trouver un traitement approprié.
Avec une bonne prise en charge, vous pourrez atténuer significativement ces douleurs et ne plus redouter l’arrivée de vos règles.
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